mercredi 6 octobre 2010

Rapport Stiglitz : vers un nouvel indicateur de progrès


Un an après la présentation du rapport Stiglitz au gouvernement français, « Actu Environnement » et « Enerzine » font le point sur les avancées relatives aux instruments de mesure de progrès alternatifs au PIB et prenant davantage en compte les critères de « développement durable » et de soutenabilité.

La Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social, également appelée Commission « Stiglitz-Sen-Fitoussi » a été créée début 2008 afin de fournir au gouvernement un rapport établissant les limites du PIB en tant qu’indicateur économique et social et les alternatives envisageables. En d’autres termes, il s’agissait pour la commission de relever l’ensemble des informations qui ne sont pas prises en compte par un indicateur tel que le PIB, et de constituer des recommandations sur le choix des instruments de mesure permettant d’intégrer les considérations économiques, sociales et environnementales. Le rapport ne remet pas en cause le PIB en tant qu’indicateur économique (et non social) mais présente de nouveaux indicateurs venant le compléter : le rapport développe 12 recommandations regroupés en trois catégories : la prise en compte des ménages dans l’analyse économique, la mesure de la qualité de vie et le développement durable.

Suite à cet ensemble de recommandations de la part de la Commission, l’Insee et le Service de l’Observation et des Statistiques (SOeS) ont complété les données existantes en proposant la mise en place d’un certain nombre d’outils. Ainsi, en matière d’environnement, on peut notamment citer les indicateurs suivants :

- La mesure des émissions de CO2 du producteur au consommateur. En d’autres termes, il s’agit de mesurer les émissions de CO2 liées aux importations de la France, et plus globalement les émissions générées à l’étranger du fait de la consommation nationale. Cet indicateur permet de revoir la notion de territorialité dans le cadre des indicateurs. En effet, le rapport Stiglitz stipule entre autre que « La mesure de la soutenabilité pose une difficulté supplémentaire dans un cadre international. La question n’est pas seulement d’évaluer la soutenabilité relative de chaque pays pris séparément. Le problème qui se pose est plutôt global, au moins dans sa dimension environnementale. Ce qui est en jeu, au bout du compte, est la contribution de chaque pays à la soutenabilité ou à la non-soutenabilité globale.

- Le calcul de la consommation de matière. Il permet de mesurer l’évolution des prélèvements sur la nature comparée à celle de la population.

Le rapport Stiglitz met également en avant que les statistiques ne permettent pas de répondre aux enjeux liés à l’environnement et insiste sur l’intérêt des projections.

La prise en compte de l’environnement dans un indicateur de progrès et donc en tant que donnée chiffrée, présente bien sûr quelques limites. Mais cela permet aux gouvernements de ne pas se référer uniquement à des indicateurs purement économiques qui ne suffisent pas à définir la notion de progrès. En outre, l’intégration des notions de bien-être et de soutenabilité, même si leur définition reste l’objet de débats notamment en ce qui concerne la représentation du bien-être par les générations futures, représente une avancée substantielle.

Que faut-il attendre de ces nouveaux indicateurs ? Que, non seulement, ils permettent une meilleure prise en compte de l’ensemble des critères sociaux et environnementaux, indissociables au progrès, mais aussi que, du fait de leur éventuel succès d’application en France, ils soient intégrés par l’ensemble des Etats.


Complément d’information :


Rapport Stiglitz
http://www.stiglitz-sen-fitoussi.fr/documents/rapport_francais.pdf

Sources
:


Actu-Environnement
:

http://www.actu-environnement.com/ae/news/indicateurs-developpement-durable-11120.php4

Enerzine :
http://www.enerzine.com/604/10502+rapport-stiglitz---vers-de-nouveaux-indicateurs+.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire