jeudi 30 septembre 2010

La politique énergétique de l’Allemagne au cœur de l’actualité




Développement de la valorisation énergétique des biodéchets et allongement de la durée de vie des centrales nucléaires, l’Allemagne met l’énergie au cœur de ses priorités politiques… bonnes ou mauvaises pratiques ?


En Allemagne, un zoo a pris l’initiative de créer de l’énergie à partir des déchets organiques produits par les animaux, fournissant ainsi l’électricité à 120 foyers et assurant le chauffage d’une partie des locaux du centre animalier. Certes, ce n’est peut-être pas avec du fumier que nous allons trouver une solution alternative durable aux énergies fossiles. Cependant, ce procédé fonctionnant bien, l’Allemagne a décidé de développer l’initiative à plus grande échelle en produisant du biogaz à partir des déchets organiques de ménages (épluchures, gazon, branches taillées, etc.). Il s’agit d’une énergie qui a un sérieux potentiel, les allemands produisant près de huit million de tonnes de déchets organiques par an et le tri des déchets étant largement entré dans les habitudes des ménages. Par ailleurs, selon une étude de Frost & Sullivan, le marché énergétique de l’industrie des déchets est évalué à 3,6 milliards de dollars d’ici 2016 en Europe. Aujourd’hui, l’Allemagne ne dispose pas encore du nombre de centrales à biogaz nécessaire. Les centrales à biogaz existantes fonctionnent actuellement en grande partie grâce aux déchets agricoles. L’utilisation des déchets organiques pourrait également se présenter comme étant une alternative (ou complément) aux biocarburants dont l’impact écologique est controversé.


Cette source d’énergie permettrait également aux entreprises de collecte et de traitement des déchets de profiter des primes et tarifs prévus par le législateur (cf la loi sur les énergies renouvelables EEG), et d’être plus autonome en énergie, et, par ailleurs, permettrait aux ménages de voir le prix de la redevance déchet diminué et la diminution progressive du nombre d’incinérateurs. Elle permettrait également aux régies communales d’avoir accès au marché énergétique qui se caractérise aujourd’hui par un oligopole constitué de 4 entreprises. Enfin, c’est une façon pour l’Etat de répondre aux objectifs fixés prévoyant de porter la part des énergies renouvelables à 30% de la fourniture en électricité d’ici 2020.


L’Allemagne présente en effet des projets ambitieux en termes d’énergie renouvelable ; l’un de ses points forts étant l’énergie éolienne. La capacité de son parc d’éoliennes est en forte augmentation (une filière qui emploie près de 38 000 personnes en Allemagne contre 10 570 en France en 2009), l’Allemagne se démarquant par son exemplarité dans le domaine. L’éolien est favorisé par la mise en place de subventions à destination des Länders, de prêts avantageux financés par l’Etat ainsi que par des aides à la recherche.

En parallèle, le gouvernement a annoncé sa volonté de prolonger la durée de vie de ses 17 centrales nucléaires. La raison avancée par Berlin: les 3 milliards d’euros de bénéfices qu’engendre l’allongement de la durée de vie des centrales permettraient de financer les projets dans les énergies renouvelables. Le gouvernement se félicite donc de ce projet de « long terme ». Et il ne s’agit pas de prolonger leur durée de vie de un ou deux ans mais bel et bien de 12 ans. Le démantèlement d’une centrale coûte cher et il va de l’intérêt du gouvernement de prolonger leur durée de vie ; une décision qui est prise au détriment des considérations écologiques. Bien qu’ayant fait l’objet de nombreuses critiques, ce projet fera bien partie de la politique énergétique soutenue par l’Allemagne.

La production d’électricité en Allemagne dépend encore aujourd’hui en grande partie du charbon. Son engouement envers les énergies renouvelables doit ainsi perdurer afin de constituer une alternative sérieuse aux énergies fossiles. Plus qu’un luxe, le développement des énergies renouvelables en Allemagne devient une nécessité.

Sources :


Novethic :
http://www.novethic.fr/novethic/planete/environnement/energie/allemagne_valorisation_energetique_biodechets_promis_bel_avenir/131167.jsp


AFP:

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jdHD91qxo30ynA5qn1BWckmu9H2g?docId=CNG.72ca02b730bf09d282600d55dd7f0873.81

Assemblée Nationale:

http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/rap-info/i2398.pdf

mercredi 29 septembre 2010

ISO 26 000, c'est pour bientôt


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Après 5 ans de négociations et de mobilisation des différents acteurs, la norme ISO 26 000 sera publiée le 1er novembre prochain.


Principes directeurs de l’OCDE, Global Compact, ISO 14000, SD 21000, SA 8000, Global Reporting Initiative (GRI)… sont autant de référentiels qui ont précédé la mise en place de la norme ISO 26 000. On peut alors s’interroger sur l’intérêt d’une nouvelle norme appliquée aux entreprises. Qu’est-ce que la norme ISO 26 000 ? Qu’apporte-t-elle de nouveau ? Comment va se caractériser son application ?

L’élaboration de la norme ISO 26 000 a impliqué, selon l’AFNOR, près de 500 experts provenant de 99 pays (l’AFNOR étant l’un des représentants de la France). Celle-ci a été élaborée avec la participation de l’ensemble des parties prenantes : Etat, industries, consommateurs, syndicats, ONG et organismes de soutien sur la responsabilité sociétale (consultants, chercheurs, etc.). 93% des membres ont voté positivement ; 5 pays ont voté contre : Etats-Unis, Inde, Luxembourg, Cuba et la Turquie.

L'ISO 26000 a identifié sept principaux enjeux : les droits de l'Homme, les conditions de travail, l'environnement, les bonnes pratiques des affaires, les consommateurs, la contribution au développement local et la gouvernance de l'organisation qui s'applique aux six autres. Certains experts parlent de norme de « 4e type » : les premières normes étaient focalisées sur les produits et les matériaux, les secondes, sur les processus de fabrication, les troisièmes, sur une standardisation du système de management, et, enfin, le 4e type se caractériserait sur une évaluation de l’impact de l’activité de l’entreprise sur l’ensemble de la société.

L’objectif est de guider les entreprises à établir une série de bonnes pratiques dans ces différents domaines : il s’agit de faire un diagnostic de la situation de l’entreprise, définir un plan d’actions, de les justifier et de les évaluer dans le temps. Cette norme n’a pas de caractère obligatoire – elle ne s’intègre pas dans le droit national -, et elle n’est pas destinée à certification. Elle permet simplement d’orienter les entreprises pour la mise en place d’une politique plus respectueuse de l’homme et de l’environnement. Plus globalement, ce type de norme permet de combler les déficiences d’un marché économique non optimal.

Cette norme a notamment pu être établie en vue de combler l’absence d’une règlementation internationale. Chacun dispose de ses propres certifications rendant difficiles la comparaison et l’évaluation des entreprises dans le domaine du « développement durable », notion qui possède autant de définitions qu’il y a de pays.

La norme ISO 26 000 doit davantage s’envisager comme étant un outil qui permette une meilleure prise en compte des sept enjeux qui la composent et qui permette de définir un plan d’actions dans le temps. Les entreprises y trouveront-elles réellement leur intérêt ? On peut l’espérer car dans le cadre de la publication de leur rapport développement durable, les différentes parties prenantes portent un intérêt de plus en plus marqué pour ce genre de considération. La transparence constitue un bon argument commercial et peut favoriser la prise d’initiatives.



Liens: www.afnor.fr